Tout comprendre sur les indices boursiers
CAC 40, Down Jones, Dax30… On entend souvent parler des indices boursiers, sans forcément savoir à quoi ils correspondent exactement. Or, il s’agit d’outils indispensables pour déterminer en un clin d’œil la performance d’un marché, d’un secteur d’activité ou d’une économie. Ils aident notamment les investisseurs à gérer leurs portefeuilles en leur offrant, en quelque sorte, une vitrine et un baromètre. Mais comment sont-ils élaborés ? Qu’est-ce qui les caractérise ? Comment fonctionnent-ils ? Toutes les réponses dans cet article.
Qu’est-ce qu’un indice boursier ?
Comme son nom l’indique, un indice boursier est un indicateur permettant d’analyser et d’évaluer un groupe de valeurs boursières. En d’autres termes, il va renseigner sur la tendance de ce groupe et donc sur les performances d’un marché, d’un secteur d’activité ou d’une économie. En général, un indice boursier est composé des actions les plus importantes d’une place boursière et se caractérise selon 3 points :
• Sa date de référence et son indexation, c’est-à-dire la date à laquelle il a été créé et sur quelle base il est calculé.
• Son échantillon, c’est-à-dire toutes les valeurs qui représentent un secteur d’activité, un marché spécifique ou une économie.
• Sa méthodologie de calcul.
Un indice boursier n’a pas de valeur intrinsèque. Il évolue en points (généralement sur une base de 100 ou 1000) en fonction du cours des valeurs qui le constituent. Il se traduit donc par un pourcentage indiquant sa progression à la hausse, à la baisse ou sa stabilité. Ce pourcentage peut être calculé de deux façons :
• Soit selon une moyenne pondérée de capitalisation boursière * : plus une entreprise est grande, plus elle impactera l’évolution de l’indice boursier. C’est ce mode de calcul qu’utilise le CAC 40.
• Soit selon le prix moyen des actions : plus le cours d’une action sera élevé, plus cette dernière aura du poids sur l’indice boursier dans sa globalité. C’est ce principe qu’utilisent le Dow Jones (États-Unis) et le Nikkei (Japon).
Les personnes souhaitant investir dans un indice boursier devront passer par un fonds indiciel ou des produits dérivés comme les CFD* pour « Contracts For Différence », les Futures*, ou les ETF* pour « Exchange Traded Funds ».
Afin de déterminer la tendance générale des marchés, plusieurs indices boursiers ont été créés en France et dans le monde. Parmi les plus représentatifs, nous trouvons le CAC 40 à Paris, le Footsie à Londres, le DAX 30 à Francfort, le Dow Jones à New-York ou le Nikkei 25 à Tokyo. Faisons maintenant un zoom plus détaillé de ces principaux indices.
Le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris
Créé le 31 décembre 1987 afin de refléter la tendance générale des performances des grandes entreprises françaises sur les marchés financiers, le CAC 40 est le principal indice du marché boursier en France.
CAC signifie « Cotation Assistée en Continu », car sa valeur évolue en permanence tous les jours ouvrés entre 9 h 00 et 17 h 30. Il est d’ailleurs mis à jour toutes les 15 secondes.
40 car il se compose de 40 valeurs de sociétés françaises représentant l’ensemble des secteurs d’activité. Les sociétés présentes au CAC 40 sont sélectionnées parmi les 100 plus fortes capitalisations à la Bourse de Paris et sont régulièrement remises à jour afin d’assurer la représentativité de l’ensemble des secteurs. Les experts indépendants du conseil scientifique de NYSE Euronext (société qui détient et gère les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Dublin et Oslo) se réunissent tous les trois mois, ou parfois en cas d’opérations financières exceptionnelles, pour décider des valeurs qui entrent ou sortent du CAC 40. Pour cela, ils se fondent sur deux critères : le volume des transactions sur le titre de l’entreprise et la représentativité des secteurs d’activité.
Lors de sa création, la valeur d’origine du CAC 40 a été fixée à 1 000 points. Il avait atteint son plus haut niveau en septembre 2000 en clôturant à 6 922,33 points, puis avait chuté à son plus bas niveau le 12 mars 2003 avec 2401,05. Le 5 novembre dernier, il a battu son record historique en franchissant le seuil des 7 000 points.
Cependant, le CAC 40 mesure uniquement l’évolution du cours des valeurs des sociétés qui le composent. Il ne prend pas en compte les dividendes versés et réinvestis en actions par ces mêmes sociétés. Pour cela, il faut s’intéresser au CAC 40 GR (Gross Total Revenu) qui comptabilise les dividendes réinvestis bruts, ou au CAC 40 NR (Net Total Revenu) qui prend en compte les dividendes réinvestis nets.
D’autres indices boursiers français
En effet, si l’on entend très souvent parler du CAC 40, il n’est pas le seul indice de la Bourse de Paris. D’autres indices français existent. Voici les plus répandus :
• Le SBF 120 : créé en 1993, il signifie « Société des Bourses Françaises » et regroupe 120 valeurs de sociétés françaises parmi les 200 premières capitalisations de la Bourse de Paris. Il est composé des 40 valeurs du CAC 40 et des 80 valeurs du SBF 80.
• Le CAC All-Tradable : constitue l’indice boursier français le plus large. Composé de 250 valeurs de sociétés françaises, dont celle du SBF 120, il reflète l’économie française dans sa globalité et permet de suivre l’évolution du marché des actions françaises dans son ensemble. Il a remplacé le SBF 250 en 2011.
Les principaux indices boursiers en Europe
Chaque place boursière ayant son indice boursier, tous les pays possèdent donc leur propre indice boursier. Ainsi, en Europe, les indices boursiers les plus connus sont :
• Le FTSE 100 : également appelé « Footsie », il est l’indice de la Bourse de Londres. Créé en 1983 sur une base de 1 000 points et signifiant « Financial Times Stock Exchange », il réunit les 100 plus importantes entreprises britanniques cotées en bourse.
• Le DAX 30 : le « Deutscher Aktienindex » est l’indice boursier de la Bourse de Francfort, en Allemagne. Créé en 1987 sur une base de 1 000 points, il se compose des 30 plus importantes entreprises allemandes. Pour les choisir, il se base sur deux critères : la capitalisation boursière et le chiffre d’affaires de ces entreprises.
Enfin, pour analyser et comparer les valeurs au niveau européen, le Dow Jones Euro Stoxx 50 a été créé en 1992, sur la base de 1 000 points. Il réunit les 50 principales capitalisations boursières de la zone euro et non de l’Europe ou de l’Union européenne.
Les plus importants indices boursiers internationaux
Parmi les indices boursiers mondiaux les plus connus, nous citerons, tout d’abord, le « DOW JONES ». De son vrai nom, « Dow Jones Industrial Average » (DJIA), il a été créé en 1896 sur une base de 100 points et représente, encore aujourd’hui, l’indice boursier de référence de la Bourse de New-York. Composé des 30 plus grandes capitalisations américaines, il reflète essentiellement le secteur industriel. Et, contrairement au CAC 40, il n’est pas calculé selon la moyenne pondérée des capitalisations boursières, mais selon le prix des actions.
Cependant, le Dow Jones ne regroupant que 30 valeurs, il n’est pas l’indice le plus représentatif de l’économie américaine. Pour se faire une idée plus précise, les investisseurs vont préférer se baser sur l’indice « S&P 500 » (Standard and Poor’s). Créé en 1943 sur une base de 10 points, il se compose, comme son nom l’indique, des 500 plus importantes entreprises cotées à la Bourse de New-York. Ces dernières représentant l’ensemble des secteurs d’activité, le « S&P 500 », est donc plus représentatif de l’économie américaine et est devenu avec le temps l’indice de référence du marché américain des actions.
Autre indice boursier américain important, le « NASDAQ COMPOSITE » (National Association of Securities Dealers Automated Quotation). Créé en 1971 sur la base de 1 000 points, il réunit toutes les valeurs du secteur technologique de l’informatique, des télécommunications ou de l’internet (Google, Microsoft, Apple…). Soit environ 3 000 sociétés.
En Asie, le SSE COMPOSITE INDEX, pour Shanghai Stock Exchange, est l’un des indices les plus connus de la Bourse Chinoise. Créé en 1991, sur une base de 100 points, il est composé d’actions de classe A (cotées en yuan renminbi) ou de compartiment B (cotés en dollars au Japon).
De même, le NIKKEI 225 (Nihon Keizai Shimbun) permet de se faire une bonne idée de la santé des marchés et de l’économie en Asie. Créé en 1949 sur une base de 100 points, le Nikkei 225 est le principal indice boursier de la Bourse de Tokyo. Composé des 225 plus importantes sociétés cotés à la Bourse de Tokyo, il se calcule comme le « Dow Jones » à partir de la valeur des actions qui le composent, et non à partir de la moyenne pondérée de la capitalisation boursière.
Enfin, il existe également des indices globaux qui regroupent plusieurs pays. Le plus connu de ces indices est le MSCI, pour « Morgan Stanley Capital International ». Il a été créé en décembre 1969, avec une valeur initiale de 100 points et couvre l’ensemble des marchés actions des pays économiquement développés. Cet indice regroupe en fait plusieurs indices relatifs à des groupes de pays, à des pays ou à des secteurs économiques en particulier.
Tous ces indices boursiers, qui évoluent quotidiennement, sont donc indispensables aux investisseurs pour bien choisir leurs investissements et gérer leur portefeuille. Ils permettent, en effet, d’analyser les tendances d’un marché d’un point de vue général ou détaillé en s’intéressant spécifiquement à un secteur d’activité ou plus particulièrement une zone géographique.
* Capitalisation boursière : valeur, au prix du marché, de l’ensemble des titres d’une société. Elle est égale au nombre de titres en circulation multiplié par le cours de l’action.
* CFD : contrat entre un acheteur et un vendeur qui parient sur les variations à la hausse ou à la baisse d’un « actif sous-jacent » sans jamais le détenir.
* Futures : contrat à terme entre un acheteur et un vendeur qui s’engagent à acheter ou vendre une quantité déterminée d’un actif sous-jacent, à une date d’échéance et à un prix convenus à l’avance.
* ETF : fonds de placement cotés en Bourse et dont l’objectif est de répliquer les performances d’un indice donné.