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Les fonds de pension : un complément pour préparer sa retraite

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Alors que la question de la réforme des retraites refait doucement surface, de nombreux Français cherchent des solutions pour se constituer des revenus complémentaires lorsqu’ils arrêteront de travailler et s’assurer un niveau de vie convenable. Les fonds de pension pourraient être une option intéressante.

Qu’est-ce qu’un fonds de pension ?

Les fonds de pension sont des fonds d’investissement spécifiques à la retraite par capitalisation. Il s’agit d’organismes créés par des entreprises privées ou publiques pour constituer une épargne au profit de leurs salariés en vue de la retraite et leur assurer un revenu sous la forme d’un capital ou d’une rente au moment de la retraite. Pour ce faire, les salariés vont épargner à titre personnel. Une épargne souvent complétée par l’entreprise. Ils percevront, à terme, une retraite proportionnelle à l’argent qu’ils ont mis de côté. L’adhésion à un fonds de pension peut être obligatoire ou facultative (selon les cas).

Il existe deux types de fonds de pension différents :

• Les fonds à prestations définies : c’est-à-dire que la pension versée lors du passage à la retraite peut être définie ex ante Ce support ne s’adresse qu’aux salariés. Dès la signature du contrat, le montant de la rente qui sera versée aux retraités est défini et donc garanti. En effet, l’entreprise alimente un fonds selon une répartition décidée en amont avec l’accord des salariés et s’engage par la suite à leur verser une pension égale à un pourcentage de leur salaire. Et cela, indépendamment des rendements des investissements et de la conjoncture du marché. Le montant des cotisations n’est, quant à lui, pas fixé lors de la signature du contrat. Il peut donc évoluer en fonction des conditions du marché et de la variation des taux d’intérêt. Mais dans la plupart des cas, les entreprises qui proposent ce régime à leurs salariés s’engagent à assumer le risque d’augmentation des cotisations.

• Les fonds à cotisations définies : Contrairement aux fonds à prestations définies, les fonds à cotisations définies s’adressent aussi bien aux salariés qu’aux non-salariés. Lors de la signature du contrat, seul le montant des cotisations est fixé. Les futurs retraités ne connaissent pas à l’avance le montant de la rente qu’ils toucheront au moment de la retraite. Le risque est donc supporté par le cotisant. Le montant de la rente dépendra des sommes versées ainsi que du rendement des investissements et des conditions du marché. D’ailleurs, dans ce type de contrat, l’entreprise n’alimente pas directement le fonds, mais verse des cotisations régulières à un organisme gestionnaire, tel qu’une compagnie d’assurances privée, afin qu’il les place ensuite en bourse.

Avantages et inconvénients des fonds de pension

Tout d’abord, les fonds de pension stimuleraient l’épargne financière. En effet, avec les régimes de retraite par répartition basés sur la solidarité entre générations, les cotisations versées par les actifs d’aujourd’hui paient les pensions des retraités d’aujourd’hui. Alors qu’avec les régimes par capitalisation, les cotisations versées par les actifs sont investies sur des produits financiers et vont leur permettre de se constituer leur propre retraite. Le montant de leurs futures pensions va donc dépendre, entre autres, de leur effort d’épargne.
Les fonds de pension utilisent une partie de cette épargne pour investir dans l’économie nationale. En réinjectant cet argent, ils encouragent et stimulent l’économie.
Cependant, les fonds de pension présentent également quelques inconvénients. Notamment celui d’être bien souvent dépendants des conditions du marché. Le capital n’étant pas garanti, les cotisants peuvent perdre de l’argent en cas de crise financière.

 

Les fonds de pension français

La plupart des pays industrialisés disposent de fonds de pension. Les États-Unis sont le pays qui en possède le plus : près de 38 % des fonds de pension mondiaux et 60% du montant des actifs de ces fonds. Toutefois, le plus gros fonds de pension au monde est japonais. C’est le GPIF (Government Pension Investment Fund) qui s’occupe des retraites par capitalisation de salariés du secteur public japonais. Créé en 1954, il gère, à ce jour, l’équivalent de 1 480 milliards d’euros (source Les Échos du 20 septembre 2021).

À ce jour, les Français, sont faiblement dotés en fonds de pension. La France est d’ailleurs un des pays de l’OCDE où le rôle des fonds de pension est le plus faible. On en recense deux principaux :

• Le FRR (Fonds de Réserve pour les Retraites). Il s’agit d’un établissement public administratif créé en 2001. À l’origine, il devait permettre d’anticiper le surplus de dépense de retraite engendré par le « papy-boom ». Pour ce faire, une partie des cotisations retraites qu’il percevait était mise en réserve et capitalisée. Mais la réforme des retraites de 2010 l’a amené à modifier son fonctionnement. Depuis cette date, il ne perçoit plus de ressources nouvelles et n’est alimenté que par les produits de la gestion financière des actifs. De même, il verse chaque année 2,1 milliards d’euros à la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale) et procède à d’éventuels versements à la CNAV (Caisse nationale d’Assurance Vieillesse). La loi du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie vient ensuite modifier le passif du fonds. Ainsi, à compter de 2025, le fonds versera chaque année à la CADES 1,45 milliard d’euros au titre du financement de l’amortissement de cette dette. Concernant sa stratégie d’investissement, celle-ci est assez diversifiée : 61,4% d’actifs dits de performance (actions, obligations d’entreprises à hauts rendements, obligations des pays émergents et actifs non cotés) et 38,6 % d’actifs dits obligataires de qualité (obligations d’Etats développés, d’entreprises dites de qualité ou encore de liquidités).

• Le RAFP (Régime de Retraite Additionnelle de la Fonction Publique). Il s’agit d’un régime obligatoire en points, mis en place en 2005, au bénéfice des fonctionnaires de l’État, territoriaux et hospitaliers. Les cotisations, réparties à parts égales entre l’agent (5 %) et l’employeur (5 %), sont prélevées sur certains éléments de rémunération, comme les primes ou indemnités dans la limite de 20% du traitement indiciaire brut. Elles sont ensuite converties, chaque année, en points. Au moment de la retraite, les fonctionnaires concernés bénéficieront d’un revenu complémentaire, versé sous forme de capital ou de rente, et dont le montant dépendra des points obtenus et de la valeur de service du point. La gestion du RAFP a été confiée à l’ERAFP (Etablissement de Retraite additionnelle de la Fonction publique sous tutelle de l’Etat). À noter que dès sa création, l’ERAFP, engagé en faveur des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, a mis en place une politique d’investissement socialement responsable (ISR).

• Le Préfon est un régime de retraite complémentaire et facultatif en points, qui s’adresse aux agents de l’État, aux agents des collectivités territoriales, aux agents d’établissements publics administratifs, industriels et commerciaux, ainsi qu’aux agents de la fonction publique hospitalière. Préfon a été mis en place en 1967. Depuis la loi PACTE, le Préfon a été transformé en Plan d’Epargne Retraite. Au moment de la retraite, les cotisants peuvent opter pour une sortie en capital ou en rente.

• Le Corem est un régime de retraite complémentaire en points géré par l’UMR (Union Mutualiste Retraite). Initialement réservé aux fonctionnaires, il est ouvert à tous aujourd’hui. Le Corem a été créé en 2002. Depuis la loi PACTE, le Corem a été transformé en Plan d’Epargne Retraite. Au moment du départ en retraite, les points acquis grâce aux cotisations sont convertis sous la forme d’une rente viagère, d’un capital ou d’une combinaison des deux.

Face aux incertitudes concernant le système de retraite actuel, plusieurs assureurs chercheraient à créer de nouveaux fonds de pension en France. Il existe également d’autres systèmes d’épargne de retraite individuelle par capitalisation, à l’instar du PER (Plan Epargne Retraite). Correspondant un peu à un fonds de pension individuel, il est venu remplacer, en octobre 2020, les anciens PERP, PERCO, loi Madelin et article 83 ; certains des régimes cités ont par ailleurs été transformés en PER dans le cadre de la loi PACTE (Prefon, Corem).

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