Aller au contenu

Fintech : quand la technologie se met au service de la finance

Finance innovante
LinkedInTwitterEmailPrint

Depuis quelques années, l’expression « Fintech » est sur toutes les lèvres. Désignant les entreprises qui évoluent dans le secteur de l’innovation technologique applicable aux services financiers et bancaires, c’est un secteur en plein essor. Mais, nombre de personnes ignorent encore de quoi il s’agit exactement. En quoi consiste la Fintech ? Quel est son rôle ? Comment s’organisent les différentes Fintechs ? Tout ce que vous devez savoir sur la Fintech, dans cet article.

Qu’est-ce que la Fintech ?

L’expression « Fintech » est la contraction des mots « finance » et « technologie ». Elle désigne des entreprises, souvent des start-ups, qui développent une technologie numérique innovante afin d’optimiser un service financier. Si au départ, elles visaient essentiellement le secteur bancaire, leur champ d’application s’est rapidement élargi grâce à leur approche disruptive : financement alternatif, paiement en ligne, gestion d’épargne, assurance et crédit, conseil financier, aide à la décision grâce aux algorithmes.

Les Fintechs sont apparues dans les années 90. Mais c’est surtout après la crise financière de 2008 qu’elles ont réellement pris leur envol. Effectivement, de nombreux banquiers et traders ont quitté les grands centres financiers traditionnels pour se lancer dans des aventures entrepreneuriales visant à repenser la finance afin de la rendre plus simple et plus accessible en proposant des services de meilleure qualité et moins coûteux. Depuis, les Fintechs sont en pleine expansion et connaissent un développement et un succès spectaculaires. En témoignent leurs impressionnantes levées de fonds. En France, par exemple, ces start-ups ont levé 828,2 millions d’euros en 2020, selon l’association France Fintech. Soit une progression de 18,5 % par rapport à 2019. Un phénomène qui s’explique notamment grâce à l’émergence des nouvelles technologies : l’Intelligence Artificielle, le Big Data, le Cloud Computing (ensemble de systèmes de stockage de données en ligne à distance) …

Les différents types de Fintechs

Le champ d’application des Fintechs est très large. Mais pour s’y retrouver, il est possible de classer les Fintechs dans trois grandes catégories.

Bancassurance

  • Cette catégorie comprend, tout d’abord, les néobanques. Il s’agit de banques dématérialisées qui proposent des services bancaires innovants et à moindre coût. À l’instar de Revolut, N26, Nickel, Orange Bank, Qonto ou encore Shine.
  • On trouve ensuite les paytech qui sont des sites proposant des solutions d’optimisation de tous types de paiements. Les plus connus étant Leetchi, PayPal, Lydia, Pumpkin ou IbanFirst.
  • Le crowdfunding, ou crowdlending, rentre aussi dans la catégorie bancassurance. Ce sont des plateformes de financement participatif qui permettent de faire appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet. KissKissBankBank, Credit.fr, Lita.co, Bolden, WeDoGood en sont quelques exemples.
  • Enfin, les assurtech, ou insurtech, ont révolutionné le secteur des assurances. Grâce à des outils innovants elles proposent de nouveaux services à des tarifs plus compétitifs. Elles peuvent aussi bien intervenir dans les secteurs IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers), santé, crédit, habitation ou encore assurance-vie. On pourra alors citer Alan, Shift Technology, Minalea, Testamento, Inspeer.

Gestion d’actifs

Les Fintechs ont également réinventé la gestion d’actifs notamment avec les robo-advisors ou robots conseillers en français. Il s’agit de plateformes proposant des services de conseil en investissement financier et gestion d’épargne numérisés. Grâce à des algorithmes intégrant de nombreuses données, ces robo-advisors peuvent donner des conseils personnalisés et gérer des placements. C’est le cas de Yomoni, WeSave ou Nalo.
Le secteur immobilier a également repensé le marché de la gestion d’actifs immobiliers. Ces Fintechs visent notamment à simplifier les transactions des biens immobiliers de propriétaires, mais également à faciliter les opérations et le management de biens immobiliers. Parmi les plus connues on pourra citer lacquereur.com, Kelfoncier, Zelok, Touriz ou Home Links.

Autres domaines

Ces dernières années des Fintechs ont émergé dans des domaines très variés.

  • Les « regtechs » visent à simplifier le suivi des contraintes de la réglementation financière : cybersécurité, analyse de données, gestion de fraudes, vérification d’identité, suivi des transactions… Grâce au big data, à l’intelligence artificielle et la blockchain, elles peuvent
    proposer des solutions solides, fiables et efficaces, une transparence accrue et des procédures plus rapides. À l’image de Scaled Risk, Fortia, Amfine ou Meelo.
  • De nombreuses Fintechs cherchent également à faciliter la vie des utilisateurs. Ainsi, les PFM ou « Personal Finance Management« , proposent des solutions numériques de gestion des dépenses personnelles ou des flux de trésorerie d’une entreprise : Linxo, Bankin, Gest4U sont les plus connues. D’autres tentent d’apporter des solutions de comparaison de produits financiers (comptes bancaires, crédits, placements…) comme Selectra ou Les Furets.
  • D’autres encore apportent leurs services pour une meilleur gestion de l’épargne salariale telles Filib’ ou GO!EPARGNEentreprise.
  • Enfin, la finance durable n’a pas échappé aux Fintechs. Qu’il s’agisse de néobanques vertes, de plateformes d’investissement participatif ou de solutions de paiement en ligne, plusieurs d’entre elles essaient de répondre aux problématiques sociales ou environnementales come Helios, Paygreen ou Lumo.

 

Quelle évolution pour ces start-ups ?

En général, les Fintechs sont des start-ups, c’est-à-dire des petites entreprises innovantes offrant la perspective d’une forte croissance. Les start-ups sont liées à la notion d’expérimentation d’une nouvelle activité, sur un nouveau marché. Leur objectif premier est de trouver leur modèle économique afin d’être rapidement rentable.

Certaines start-ups connaissent une croissance plus rapide que d’autres. Lorsque le nombre d’employés augmente de plus de 20 % par an, avec au moins 10 salariés en CDI, et que le chiffre d’affaires est d’au moins 1 million d’euros, on parle de scale-up. Ces dernières cherchent alors à maintenir leur développement et à étendre leur marché, notamment à l’international.

Enfin, les start-ups non cotées en bourse et non filiales d’un grand groupe, qui atteignent une valorisation de plus d’1 milliard de dollars, deviennent des licornes. Sur le marché français on compte environ 26 licornes : Alan (Assurtech), BlaBlaCar (Transport), Doctolib (Santé), Lydia (Paytech) ou encore Qonto (Neobanque) pour ne citer que les plus connues.

Cependant, de plus en plus de start-ups et de grands groupes collaborent ensemble pour mettre en commun leurs forces et progresser plus vite. Si les premières ont des idées et des solutions, les seconds ont les clients et de l’argent. Il en ressort donc une certaine complémentarité entre les deux modèles. C’est notamment le cas pour les grands groupes bancaires qui s’associent à des Fintechs pour proposer des solutions innovantes à leurs clients, tout en permettant à des start-ups d’évoluer. Shine a ainsi rejoint le groupe Société Générale en juin 2020 et BNP Paris a racheté en 2017 une grande partie des actions de Nickel.

Porté par la vague du numérique et les nouveaux modes de vie des consommateurs, le secteur des Fintechs connait un essor vertigineux qui ne semble pas prêt de s’arrêter.
Toutefois, les Fintechs, proposant essentiellement des produits et des services en ligne, peuvent être exposées à des risques de cybercriminalité, d’argent occulte et à des dangers pour la stabilité financière. Les autorités de régulation ne cessent de travailler et de développer une réglementation autour de ces Fintechs adaptée à la taille et aux risques encourus par les acteurs.

Partager cette page

LinkedInTwitterEmailPrint